Trotteur Français : histoire, origine, santé, utilisation et élevage
Dérivé du cheval Anglo-Normand, le Trotteur Français est réputé pour ses prouesses au trot, tant monté qu’attelé, faisant de lui un champion né pour les courses.
Le trotteur français est un symbole des courses et a produit des légendes comme « Bold », « Ourasi » ou bien « Eagle ».
Toutefois, plus de la moitié des trotteurs ne passent pas les qualifications, restant exclus des compétitions et absents de la majorité des hippodromes.
- Quelle est son attitude ?
- Quelles sont ses capacités physiques ?
- Quelles sont ses limites ?
- A-t-il toujours du succès auprès des éleveurs ?
- Peut-il participer à tous les types de concours et de compétitions ?
Suivez notre dossier du jour pour tout savoir sur le trotteur français.
Historique de la race
La race du Trotteur Français est apparue en Normandie, issue des chevaux Anglo-Normands qui étaient utilisés exclusivement pour les carrosses au 19 éme siècle. C’est à cette époque qu’un candidat de cette race a été choisi pour ses capacités au trot et à l’attelage. Depuis, les premières courses de trot furent organisées et les premiers champions en France commencent à se faire un nom.
Au milieu du 19 éme siècle, des croisements avec des trotteurs Norfolk, des trotteurs d’Orlov et des Pur-sang Anglais ont été pratiqués et ont abouti à un cheval beaucoup plus léger et plus rapide. Ce dernier est parfaitement adapté aux courses.
Après-guerre, en 1922, le nom de la race « Trotteur Français » a été décintrement officialisé. Un critère majeur alors émerge, et est inhérent à la race, sa capacité à courir 1 km en un chrono d’1 minute 42 secondes.
Des croisements clandestins ont ensuite été effectués avec des « Standardbred Américains » pendant l’entre-guerre, puis à nouveau durant les années 1970.
Activités sportives, balades, clubs équestres et autres : Quelle utilisation pour le trotteur français ?
Malgré son attrait pour les courses, le trotteur français se révèle notamment comme un excellent compagnon pour tout passionné d’équitation. Son intelligence et sa sociabilité en font un partenaire idéal, recherché par ceux qui souhaitent établir une relation de fidèle compagnon avec leur cheval.
Doté d’un tempérament affectueux et d’une taille relativement grande, le trotteur français est fortement lié à son propriétaire rendant les activités équestres ainsi que les simples balades en campagne plus agréables.
Ces chevaux sont polyvalents et s’adaptent à des contextes différents, que ce soit pour des ateliers équestres ou pour des randonnées.
Leur énergie modérée convient à des cavaliers expérimentés comme ceux qui sont débutants. Pour ce faire, c’est un cheval qui s’adapte facilement à tous types d’activités allant des promenades aux séances plus intensives.
En effet, il a la capacité d’évoluer dans diverses disciplines comme le dressage, l’obstacle ou autres, renforçant le lien du cheval avec son cavalier.
Au niveau des clubs équestres, les trotteurs français jouent sérieusement leur rôle social, cultivant un esprit de communauté et facilitant les interactions avec les cavaliers de tout âge. Leur comportement amical et docile est parfait pour les familles recherchant de la proximité au quotidien.
Ainsi, même si leur première mission était vouée à la compétition, leur caractère, leur aptitude et leur tempérament ont fait des trotteurs français des animaux de compagnie fortement prisés, pour devenir le cheval le plus élevé de France !
Quand et pourquoi cette race a-t-elle été développée ?
Cette race se distingue par une longévité exceptionnelle en compétition, capable de maintenir une forme de haut niveau bien au-delà de ses dix ans. Sa précocité est également remarquable, puisqu’elle peut commencer à courir dès l’âge de deux ans, montrant ainsi une vitalité rare pour une telle longévité. Ce mélange de puissance et de résistance est dû à une constitution physique solide : ses jambes longues et musclées, ses cuisses puissantes et sa croupe légèrement oblique lui confèrent une grande capacité d’endurance.
Son profil est également un atout majeur, avec une tête bien attachée, au profil rectiligne ou légèrement busqué, un front large et des yeux vifs. Ses oreilles longues et écartées, ses naseaux ouverts et son allure racée rappellent celles du pur-sang, soulignant son caractère unique et adapté à la compétition.
Quels sont les croisements qui ont permis de créer le Trotteur Français ?
Le Trotteur Français, tel qu’on le connaît aujourd’hui, a véritablement émergé au début du 20éme siècle, après une série de croisements effectués tout au long du 19éme siècle. Dès les années 1830, à l’initiative de l’officier Ephrem Houël des Haras Nationaux, les éleveurs normands ont croisé des juments indigènes avec des étalons pur-sang anglais ou arabes. Les résultats ne répondant pas aux attentes, ils ont alors importé des demi-sang, notamment des Norfolk, une race aujourd’hui disparue, entre 1840 et 1860.
Pour améliorer encore la qualité du cheval, de nouveaux croisements ont eu lieu avec des chevaux Orlov, venus de Russie, entre 1860 et 1900, ainsi qu’avec des Standardbred des États-Unis. Ces multiples échanges génétiques ont permis de créer un cheval adapté aux besoins des transports et de l’armée, donnant naissance au Trotteur Français au début du 20éme siècle.
Quels sont les problèmes de santé courants chez le Trotteur Français ?
Les Trotteurs Français présentent une prédisposition génétique à des mutations du gène DMRT3, ce qui peut affecter leur système de locomotion. Selon la mutation, cela peut entraîner l’apparition d’une nouvelle allure, l’amble, ou au contraire causer des troubles de coordination des mouvements, nuisant à leur fluidité de déplacement.
En plus de ces risques génétiques, cette race est également sujette à l’ostéochondrose, une affection qui touche les articulations et peut entraîner des douleurs et des troubles moteurs. Bien que l’incidence de cette maladie ait diminué grâce à une sélection génétique rigoureuse ces dernières années, elle reste relativement fréquente chez les Trotteurs Français, un facteur important à prendre en compte dans leur élevage et leur suivi vétérinaire.
Quelle est l’espérance de vie d’un Trotteur Français ?
Un Trotteur Français peut vivre jusqu’à 30 ans en moyenne, une longévité notable pour un cheval de course.
Comment bien entretenir un Trotteur Français au quotidien?
Le Trotteur Français est un cheval robuste et facile à entretenir, grâce à sa grande capacité d’adaptation. Il peut vivre aussi bien en écurie fermée qu’en pâture, sans présenter de besoins spécifiques en matière de logement.
L’entretien dépendra de la discipline pratiquée et des besoins individuels du cheval. Selon le cas, vous pouvez le laisser pieds nus, le parer ou le ferrer. En fonction de son activité, une consultation régulière avec un ostéopathe peut être envisagée, bien que cela ne soit pas systématique. En général, le Trotteur Français ne requiert pas de soins particuliers en termes d’hygiène ou de toilettage, ce qui en fait un cheval rustique et peu exigeant.
Le Trotteur Français est-il uniquement destiné aux courses ?
Le Trotteur Français, bien qu’étant un cheval de course par excellence, possède des qualités qui lui permettent de briller dans d’autres disciplines. En effet, il peut être utilisé en équitation de loisir, en tourisme équestre, ou encore dans des activités comme la chasse à courre, le CCE, ou les compétitions d’obstacles. Sa nature calme en fait également un excellent cheval pour le TREC ou la randonnée.
Cependant, la majorité des Trotteurs Français sont principalement destinés aux courses. Pour y participer, ils doivent passer des épreuves de sélection dès l’âge de 2 ans. Seuls les chevaux suffisamment rapides sont qualifiés pour courir, tandis que ceux qui échouent à ces tests ne prendront jamais le départ d’une course.
Longtemps, les chevaux qui n’étaient pas assez rapides étaient envoyés à l’abattoir. Pourtant, ces Trotteurs possèdent un potentiel qui peut être exploité dans diverses disciplines, en fonction de leur entraînement.
Peut-on monter un Trotteur Français en équitation classique?
Les chevaux réformés des courses, souvent jeunes de 2 à 3 ans, qui échouent aux épreuves de qualification, sont parfois envoyés à l’abattoir pour la filière viande chevaline. Cela reste une triste réalité, malgré les efforts pour leur offrir une seconde chance dans d’autres secteurs.
En effet, de nombreux chevaux inaptes à la course sont redirigés vers des activités comme l’équitation de loisir, le tourisme équestre, les concours hippiques ou la chasse à courre. Ces disciplines permettent aux chevaux de continuer leur vie utile, loin des pistes de course.
Les courses hippiques ont avant tout pour but de sélectionner les meilleurs reproducteurs, afin d’améliorer les caractéristiques de la race. Elles soutiennent également un secteur économique crucial qui emploie plusieurs dizaines de milliers de personnes.
Quelles sont les qualités physiques et mentales du Trotteur Français ?
Le Trotteur Français est un cheval robuste et imposant, sans véritable standard de race, bien qu’il présente des caractéristiques physiques communes. Son corps est longiligne et musclé, avec un dos court et un garrot peu saillant. L’arrière-main et les cuisses sont particulièrement puissantes, et l’épaule inclinée lui permet une grande amplitude de mouvement. Le sternum est proéminent, ce qui ajoute à sa force.
Sa tête est marquée par un front large, un chanfrein rectiligne, parfois busqué, et des oreilles grandes. Son encolure est longue et musclée, apportant élégance et puissance à son allure.
En ce qui concerne ses membres, les jambes sont longues, solides et résistantes, avec des sabots à la corne particulièrement dure. Sa robe varie, mais les Trotteurs Français sont souvent alezans ou bai, et la robe grise n’existe pas chez cette race. Enfin, leurs allures sont amples, bien que le galop puisse être inconfortable au début du dressage.
Une gestion appropriée et des pratiques de maniement adéquates sont essentielles pour favoriser un bon comportement chez les Trotteurs Français.
Sans un programme d’exercice adapté et une stimulation mentale suffisante, ces chevaux peuvent développer des problèmes de comportement.
Malgré leurs impressionnantes capacités athlétiques, les Trotteurs Français ne conviennent pas toujours aux débutants, car leur gestion nécessite une attention particulière pour éviter les difficultés comportementales.
Quel est le prix moyen d’un Trotteur Français ?
Selon ses origines et ses caractéristiques, le prix d’un Trotteur Français peut varier entre 800 euros et 15000 euros.
Quelles sont les conditions idéales pour élever un Trotteur Français ?
Pour qu’un cheval soit reconnu comme Trotteur Français, il doit descendre d’une jument et d’un étalon enregistrés dans le stud-book de la race, garantissant ainsi sa pureté de race.
L’élevage du Trotteur Français est principalement concentré dans le quart nord-ouest de la France, notamment en Normandie. Le stud-book impose des critères stricts, ne permettant la reproduction qu’aux meilleurs étalons et juments afin d’assurer la qualité génétique des poulains.
Certaines juments bénéficient également de primes de sélection, ce qui contribue à la conservation des modèles de qualité pour les générations futures.